Mardi 31 mars
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22:25
Je suis
morte. Je suis morte à l'intérieur. Je ne me souviens plus depuis quand je suis morte mais aujourd'hui je le sais. Je transporte mon cadavre chaque matin sur ces rails interminables et je semble
être la seule qui s'en rende compte. Des cheveux posés sur le crâne, deux yeux collés devant et tout le monde n'y voit que du feu. Mais je ne suis qu'un corps, une enveloppe.
J'ai du mourir depuis plus d'un an, peut-être en même temps que l'ouverture de ce lieu. Ou plutôt non, je sais,
je suis morte à petit feu. Frustration après déception, lutte interminable ajoutée au rongement interne de mes pensées les plus tordues, tout cela a eu raison de moi.
Je suis morte à l'intérieur, je n'ai plus de sentiments ni de douleurs. J'ai tellement aseptisé mon monde et je
l'ai tellement privé d'air qu'il a fini par s'asphyxier de lui-même.
Il règle désormais une cavité à la place de mon coeur, un espace vide, sombre et froid que rien ne semble
pouvoir réveiller. Plus aucune flamme ne brûle et l'on y entend un vent lugubre y souffler.
Je n'ai qu'une vingtaine d'années et je suis déjà morte. Je vais sans doute déambuler encore quelques temps sur
cette terre et je finirai par m'éteindre, comme mon âme s'est éteinte il y a peu.
Même mes souvenirs d'avant commencent à s'estomper. Je n'ai plus pour me raccrocher que quelques mots sur un
écran, à présent vide de sens. Je les relis sans les comprendre, qu'ai-je voulu dire à l'époque ? De quoi est-ce que je parle ? Quel était donc ce sentiment. Impossible à revivre, je n'ai plus
l'organe qui en permettait la lecture.
Personne ne m'a tuée, je me suis occis moi-même, avec passion au début, comme un nouveau jeu, comme une
nouvelle expérience. Comme un reflexe salvateur aussi, pour continuer à avancer, pour aller chercher le après. Il n'est pas venu, cet après, et je me suis vidée peu à peu de ce qui me faisait moi
pour n'être maintenant plus qu'une copie de ce que j'étais.
Je suis responsable de ma propre mort et n'en éprouve même rien. Je sens les derniers lambeaux d'une vie passée
qui s'accrochent à mes ongles et qui s'en détachent lentement sans que je puisse rien faire.
J'aurai aimé aimer, j'aurai aimé être aimée mais j'étais et ne suis plus.
Par Envers du décor
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Publié dans : haine et jugement
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Oui je sais je suis cynique et sans coeur mais l'important dans tout ça est de se faire PLAISIR, quoi qu'il en coute et quelle que soit les règles du jeu.
Je t'embrasse
Mick
C'est sur que tu dois moins te compliquer la vie !
J'ai cru que plus jamais je ne gouterai à l'amour, à la tendresse, au réel abandon... Cela a pris énormément de temps, cinq longues et interminables années... Années de doute, de rage, de déception, d'hémorragies occulaires, de sécheresse cardiaque... Et puis un jour, par on ne sait quel miracle, un ange arrive et vous prouve que l'on a le droit d'être aimée et d'aimer tout simplement, sans masque, sans parure, sans mensonge... Naturellement.
Se faire plaisir? Bien sûr, mais en restant soi, avec ses peurs, ses doutes... Assumer ses choix, ses envies, ne pas faire les choses par dépit, par peur, par boulimie, juste un moment, prendre ce qu'il y a à prendre simplement...
Ne perds pas espoir, il y a toujours un plus après un moins, la vie est ainsi faite... Il arrivera ce sentiment, cette renaissance... J'en suis sûre, le tout est de ne pas l'attendre mais de continuer à vivre...
Tu es une jeune femme pleine de vie, pleine de joie, pleine d'envie, je le sais je le sens, alors ne te focalises pas sur le passé, cela ne sert à rien. Tu n'aimeras plus jamais comme tu as aimé, on ne t'aimera plus jamais comme tu as déjà été aimé, car la vie est ainsi faite... Il faut juste continuer d'espèrer dans un coin de notre coeur... Et il est toujours là... Tu n'es pas vide ma belle, sinon tu ne vibrerais plus... Hors les vibrations sont encore là... Sourire
Bisous ma toute belle, prends soin de toi et à très vite
C'est réconfortant de lire ton témoignage, ça donne envie d'y croire à nouveau.
Le tout est de trouver un second souffle j'imagine.
Encore merci d'être là, d'être là, de me lire et d'écrire...
A très bientôt
bisous
Je n'aime pas cette phrase mais en effet il faut donner du temps au temps j'imagine.
Ah, la jeunesse impatiente !
:)
A bientôt de te lire,ici ou ailleurs...
"Il souffle un vent terrible.
Ce n’est qu’un petit trou dans ma poitrine,
Mais il y souffle un vent terrible"
Et plus loin :
"Ce vide, voilà ma réponse.
Ah ! Comme on est mal dans ma peau !
J’ai besoin de pleurer sur le pain de luxe, de la domination, et de l’amour (...)"
Michaux, c'est énorme, c'est un voyage les deux pieds dans l'ailleurs et la tête plus loin encore. Et je n'en dis pas plus.
Non, je n'ai pas lu.
Du coup, merci pour le conseil cher Eternel :)
Toujours un plaisir de lire votre plume d'ailleurs....
Tu projettes un nouveau décor si sombre !!! Allez, tout le meilleur reste à vivre, tu le sais farpaitement ! Secoue-Toi, et reviens presto avec des pensées ouvertes grands angles, ZOOM sur la life tite girly...
I am what I am et quand c'est down, c'est down :)
Sorry !