L'envers du décor

Ma vie (la vie?) est un marathon, une course de fond. Mes jambes sont parfois fatiguées d'avaler de l'asphalte mais aujourd'hui je crois avoir trouvé un second souffle. Ou un troisième, un dizième, un centième. Je ne me souviens plus de combien de fois je me suis crue morte et combien de fois, tel un phénix, j'ai repris le train en marche.
Je pense souvent à des peurs futures : comment gérer un couple au bout de dix ans de mariage, comment perpétuer l'appétit sexuel des années durant, comment être une bonne mère, épouse, comment appréhender un divorce le cas échéant, comment vieillir, etc... Ma plus grande peur est bien entendu de ne jamais avoir à répondre à tout ça, de finir seule, sans avoir donné la vie, sans n'avoir connu que les froids matins solitaires.
Je retrouve ma vieille amie la Solitude, bien moins effrayante que prévue, elle avait même l'aspect rassurant d'une couette en hiver. Elle m'accueille, nous nous souvenons l'une de l'autre et j'accepte sa présence sans larmes ni haine, avec un certain soulagement même.
Je me retrouve moi-même, j'affute mon désir et dresse la liste de mes exigences. Ma quête du sexe ne s'arrête pas, j'attends la prochaine queue qui se glissera en moi avec patience et appétit. J'ai envie de mise en scène, de masques derrière lesquels se cacher, de lourds rideaux de velours rouges derrière lesquels disparaitre et de pouvoir laisser ce désir et cette faim s'exprimer sans l'intellectualiser ni la justifier.
J'ai envie de cris aussi, de gémissements, de respiration, parfois même plus que d'images. Je suis à la recherche d'un peu de jouissance non feinte, chose très rare dans les représentations actuelles disponibles car je supporte assez mal l'amateurisme. J'accorde plus de temps à mes orgasmes, même solitaires, je les chéris et les amène doucement. Je ne me débarasse plus de mon envie, je l'entretiens.
Après le second souffle, je veux qu'on m'essoufle.
Ma douce, tu vois qu'il y a toujours un second souffle... voire plus effectivement. Ce qui compte c'est l'intensité, et de savourer chaque instant d'extase, chaque seconde de frémissement... Chaque gémissement, soupir, caresse, devient plus intense et quasi unique par le fait de les apprécier et les savourer...
Profites ma toute belle... et soulagée de te voir revenir moins taciturne... Et puis, je crois que tu ne dois pas te poser de questions, tu peux tout dire sur l'envers du décor... Ceux qui n'apprécieront tes écrits comme "trépas" et que tu perdras, c'est qu'ils ne te méritaient pas! Moi c'est ce que je me dis pour le mien...
Bisous ma belle et à très bientôt, ici ou ailleurs...
Là où il y a du souffle, quelque chose d'intime en toi s'exprime. Et le mieux est de ne surtout pas l'empêcher de soulever des bourrasques.
C'est une exploration intérieure ici. D'une grande beauté.
Un baiser
K.
Passe par dessus tes préjugés et tu seras comblée.
Je t'embrasse